Plan national d'action contre le racisme et l'antisémitisme 2012-2014

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Découvrez le plan d'action 2012-2014, paru le 15 février 2012.

L’égalité entre les hommes et la lutte contre toute forme de discrimination à raison des origines ethniques ou de la race est un engagement multiséculaire de la France et un élément constitutif de son identité. A peine plus d’un mois après le début de la Révolution, ce principe était posé dans la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen du 26 août 1789 : « les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit ». Il allait par la suite irriguer les Constitutions de nombreux pays jusqu’à figurer au frontispice de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Les deux siècles qui ont suivi la Révolution française, marqués par des étapes qui constituent désormais autant de jalons dans notre mémoire collective, comme l’abolition de l’esclavage en 1848, ont aussi montré, aux heures les plus sombres de notre Histoire, combien cet acquis précieux est aussi un acquis fragile, et combien les peurs et les préjugés risquent, à tout moment, de se muer en intolérance et, partant, d’ébranler ces fondations de notre pacte républicain.

La réaffirmation de notre engagement collectif dans le combat pour la tolérance et le refus du rejet de l’autre est une exigence de tous les jours. Notre Constitution actuelle se fait l’écho de cette exigence, en imposant à la République l’obligation d’ « assurer » l'égalité devant la loi sans distinction d'origine, de race ou de religion. Dans les faits, la lutte contre le racisme et l’antisémitisme est aujourd’hui une préoccupation constante des pouvoirs publics et une réalité concrète de leur action. Une réalité qui se doit d’être en évolution continue, comme le sont les formes que prennent ces phénomènes, notamment depuis le développement d’Internet. Une réalité qu’il nous faut encore amplifier.

Le fléau du racisme et de l’antisémitisme fragilise en son cœur notre cohésion sociale et appelle d’abord une réponse répressive. La France s’est ainsi dotée en la matière d’un dispositif pénal qui figure parmi les plus sévères au plan international. Mais l’intolérance et la xénophobie, qui se nourrissent de la méconnaissance de l’autre, ne peuvent reculer durablement que si s’enracine dès le plus jeune âge, et se renforce tout au long de la vie, la conviction que la différence et la diversité, loin de diluer notre identité, contribuent à la forger. Notre politique éducative, culturelle et sportive joue à cet égard un rôle central, en promouvant les valeurs de la République et en faisant fructifier la tradition d’ouverture de la France. Conformément aux conceptions communément admises au niveau international, en particulier au sein des Nations Unies, la réflexion sur le racisme et l’antisémitisme se doit enfin d’englober des problématiques connexes quoique distinctes, en particulier celle de l’intégration des ressortissants étrangers qui vivent régulièrement en France et celle de l’égalité des chances, qui peuvent toutes deux être obérées par la persistance de pratiques discriminatoires.

Le présent Plan national d’action contre le racisme et l’antisémitisme est la traduction de cette réflexion d’ensemble et de notre engagement résolu contre toutes les discriminations à raison des origines. Il est à la fois un témoignage des efforts engagés et une feuille de route qui guidera notre action dans les années à venir afin de faire reculer ces pratiques et renforcer jour après jour la cohésion sociale dans la République.

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