Journée internationale de lutte contre l’homophobie et la transphobie
En 2018, les forces de police et de gendarmerie ont recensé 1 378 victimes d’infractions à caractère homophobe ou transphobe contre 1 026 en 2017 (+34,3 %). Ces chiffres témoignent de la persistance de l’homophobie et de la transphobie dans la société. Ils témoignent aussi de la plus grande propension des victimes à porter plainte. Cette hausse des actes anti-LGBT appelle à une vigilance accrue des pouvoirs publics et à une mobilisation plus forte de l’ensemble de la société. D’ici l’été prochain, le Gouvernement présentera un nouveau plan national de lutte contre la haine et les discriminations anti-LGBT pour les années 2019-2022.
A l’automne dernier, une succession d’actes LGBTphobes avait donné lieu à un rassemblement important des acteurs de la société civile engagée dans la défense des droit des personnes LGBT. Pour agir au plus vite, la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalite entre les femmes et les hommes et la lutte contre les discriminations, Marlène SCHIAPPA, avait annoncé dès la fin du mois de novembre dernier une première série de mesures d’urgence mobilisant l’ensemble des pouvoirs publics et des ministères concernés.
Les dispositifs mis en place par l’Etat pour lutter contre la haine et les discriminations anti-LGBT ont ainsi été sensiblement renforcés :
– Afin d’agir au plus proche des territoires en coopération avec les acteurs locaux de la lutte contre les LGBTphobies, les compétences des Comités opérationnels de lutte contre le racisme et l’antisémitisme (CORA) ont été étendues à la lutte contre la haine anti-LGBT (CORAH). Ces comités de vigilance présidés par les Préfets, associant les élus et les représentants du Défenseur des droits du département permettent tout à la fois d’apporter une réponse et de renforcer le maillage territorial de la lutte contre les LGBTphobies.
– Afin de renforcer l’accueil et la qualité de la prise en charge des victimes, le ministère de l’Intérieur a engagé le déploiement dans tous les commissariats de police et brigades de gendarmerie de référents en charge de l’accueil des victimes d’actes de haine anti-LGBT. Les résultats du déploiement de ces référents, notamment dans le département des Bouches-du-Rhône, donnent d’ores et déjà des résultats très positifs.
– Déterminée à engager une démarche de fermeté vis-à-vis des auteurs d’actes racistes, antisémites et anti-LGBT, la ministre de la Justice, Nicole BELLOUBET, a adressé aux parquets une circulaire ad hoc incitant à la désignation d’un magistrat référent dans chaque juridiction, encourageant l’utilisation de procédures simplifiées, telles que les référés civils pour bloquer l’accès aux « sites haineux » et rappelant notamment l’importance de la peine de stages de citoyenneté.
– Les équipes de la DILCRAH ont été mobilisées pour intervenir dans l’ensemble des écoles de service public de façon à apporter aux futurs policiers et gendarmes, magistrats et professeurs les clés de compréhension nécessaires à la prévention et au signalement des actes de haine anti-LGBT. En lien avec les acteurs locaux, la DILCRAH soutiendra dès cette année la mise en place d’une ligne d’écoute pour les personnes LGBT en Guadeloupe.
– Pour agir sur la prévention, le ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse a accéléré le déploiement des interventions en milieu scolaire des associations engagées dans la lutte contre la haine anti-LGBT. Le ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse a par ailleurs engagé une campagne de sensibilisation contre les violences homophobes et transphobes à l’école.
Ces efforts doivent se poursuivre. C’est pourquoi la Délégation interministérielle à la lutte le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (DILCRAH) prépare actuellement le nouveau plan national de lutte contre la haine et les discriminations anti-LGBT en coopération avec l’ensemble des ministères et les associations mobilisées dans la lutte contre la haine anti-LGBT.
Ce nouveau plan s’inscrit dans le prolongement du plan national 2017-2019, qui a acté l’élargissement des compétences de la DILCRAH et la mise à disposition d’une enveloppe dédiée de 1,5 million d’euros par an, dont 500 000 euros pour un appel à projets qui a permis de financer 292 projets gérés par les préfets et dédiés à la lutte contre la haine et les discriminations LGBTphobes en 2019.
A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, le 17 mai 2019, Marlène SCHIAPPA, Secrétaire d’Etat chargée de l’Egalite entre les femmes et les hommes et la lutte contre les discriminations, réaffirme la totale détermination du Gouvernement à faire reculer toutes les formes de haines et de discriminations à l’encontre des personnes LGBT+.